Les troupes Prussiennes arrivent de Vaux-les-Mourons (Ardennes), pour découvrir la Champagne dite "Pouilleuse", de "fâcheux renom" (dixit Gœthe) et découvre la craie qui servira à nettoyer les uniformes des soldats.
Chemin faisant, Gœthe replongea dans ses observations, en voyant les colonnes de soldats qui allaient à travers champs, vallées et pentes escarpées, et lorsqu’un rayon de soleil perça les nuages, en se reflétant sur toutes les armes, ils se présentèrent tel un flot étincelant d’armes. Goethe : « C’est ainsi que toute mon attention fut attirée par un curieux phénomène. Pour pouvoir faire avancer p.85
C'est de Massiges jusqu'à Rouvroy-Ripont que s'étale le campement des troupes Prussiennes, un emplacement stratégique qui fera l'objet de nombreux assauts lors de la grand guerre 1914 - 1918. Les soldats de tous les régiments s'étaient dispersés dans les villages voisins pour chercher de l'eau, du bois et des vivres. On tirait des fourgons les batteries de cuisine, on mettait les chevaux au piquet. Massiges et ses alentours offraient l'animation et le tumulte d'un camp.
Tout à coup, vers trois heures, l'armée reçoit l'ordre de marcher vers le sud. Le bruit courut que l’armée française se retirait à Sainte Menehould. Le Roi de Prusse ne voulant pas laisser s'échapper cette armée donna l’ordre de repartir aussitôt, rapidement et sans bagage.
Les équipages demeurent en arrière ; bagages, chariots, cent cinquante chevaux fatigués ou malades, voitures des commandants et des chefs supérieurs de l'armée, service des ambulances, tout ce qui peut retarder la marche des Prussiens, reflue sur les Maisons-de-Champagne, entre Rouvroy et Massiges.
A Maisons-de-Champagne, cette ferme isolée se transforme en un camp retranché ou Wagenburg ou enceinte de voitures rangées les unes à côté des autres ; avec en défense, qu'une pièce de 3, deux canons de 6 et le bataillon des fusiliers de Forcade.
Goethe : « n’hésitant pas un instant sur ce que j’avais à faire, je laissais la garde de la voiture, du bagage et des chevaux à mon domestique, qui était résolu et soigneux, et montais aussitôt à cheval avec mes compagnons d’armes. »
L'ordre est de suivre, en silence, la rivière de la Tourbe, la troupe se retrouva dans les ténèbres, il n'y avait ni lune, ni étoile, mais un vent fort désagréable.
A visiter à proximité :
- L'écomusée de la main de Massiges
- Les Tranchées de la main de Massiges
Le secteur de Rouvroy-Ripont fut désigné pour accueillir le parc des équipages et comme point arrière de l'approvisionnement des troupes situées plus au Sud vers Somme Tourbe.
La retraite : Suivant le Duc de WEIMAR, vers minuit, dans l'ordre et le silence, la petite troupe se remit en marche. Des patrouilles signifiaient que tout danger n'était pas écarté à l'orée de la forêt d'ARGONNE, où toute tentative pouvait se déclarer.
Aussitôt ROUVROY dépassé, sur le matin, il y eût une halte et un campement provisoire installé pour prendre du repos. La nuit tombée GŒTHE fut attiré par une odeur de cochon grillé, qui le fit sortir de sa tente et s'approcher d'un feu où grillait un bon morceau de porc. Gœthe fut admis dans ce petit cercle, accepta un excellent morceau et un autre morceau de saucisse à emporter quand il remonta en selle. 2 heures après minuit le camp fut levé.
A proximité le village de Fontaine-en-Dormois ou repose Louis TIRLET, né le 14 mars 17771 à Moiremont, mort le 29 novembre 1841 Fontaine en Dormois, Général et député Français de la Révolution et de l'Empire. Volontaire en 1791, combat à Valmy le 20 septembre 1792, puis devient officier d'artillerie.
Sur l'ordre de Frédéric-Guillaume, les troupes campèrent, en s'échelonnant à peu près sur le chemin de grande communication qui mène de Suippes à Valmy et que longe la ligne actuelle du chemin de fer : l'avant-garde à Somme-Bionne, le gros de l'armée à Somme-Tourbe, le corps de Kalkreuth et la brigade du prince royal à Somme-Suippes.
Le Roi de Prusse, descendu dans une auberge à Somme-Tourbe et le duc de Brunswick y installa son quartier général devant la porte, sous tente, suffisamment vaste pour y mettre des tables et des feux. Cependant le duc logea au château de Hans, plus près des combats.
Le froid était très vif ; ils allumèrent d'énormes brasiers ; ils brûlèrent, pour se chauffer, des fermes entières, en promenant des brandons de paille dans les écuries et les granges. Ils coururent de tous côtés pour ramasser des vivres et parvinrent à ramener plus de cent cinquante bêtes de toute sorte. Des officiers voulurent les rappeler au sentiment de la discipline et leur défendre le pillage et l'incendie. Leurs efforts furent inutiles ; on était à la veille d'une bataille
C'est ainsi que dans la nuit qui précéda le combat de Valmy
Goethe arriva en retard et chercha de quoi consommer. Il tomba sur un petit groupe d'émigrés particulièrement ingénieux. Sur un tas de cendres, bien à plat, ils avaient planté des œufs raflés en cours de route. Ceux-ci côte-à-côte, étaient retirés au fur et à mesure pour être mangés à la coque. Un peu plus loin, dans une maison éloignée, ils trouvèrent des chasseurs assis à l'intérieur, se rassasiant. Goethe se joignit à eux et pensa à se munir de bouteilles de vin pour en distribuer.
La Retraite : Au retour entre LAVAL-sur-TOURBE et WARGEMOULIN, le 30 septembre 1792 à la nuit tombée, le Roi de Prusse s'arrête un instant auprès d'un pont, il embrassa d'un coup d'oeil la situation, comme pour se recueillir, puis continua son chemin. Peu après ce fut au tour du Duc de Brunswick, empruntant le même chemin, de faire une halte.
20 septembre 1792
Emporté sans doute par son ardeur et oubliant les ordres de Brunswick, Goethe franchit la chaussée ; c'était, dit Gœthe qui chevauchait aux premiers rangs, une allée de beaux et grands peupliers. Mais, tandis que les escadrons de Weimar, d'Eben et de Norrmann galopent ainsi dans la brume et, selon le mot du poète, dans le gris et l'inconnu, l'artillerie de Valence tire sur eux à toute volée. Surprise, déconcertée, ne voyant pas au milieu du brouillard la hauteur de la Lune d'où part cette décharge inattendue, la cavalerie prussienne prend la fuite et regagne la route en toute hâte.
Le commencement de la journée n'était pas de bon augure.
Le duc de Weimar et ses officiers s'étaient établis derrière une éminence qui les garantissait du vent ; l'un d'eux proposa de creuser des fosses et d'y dormir ; c'était, selon le mot de Gœthe, un enterrement anticipé. Les artilleurs fournirent des outils, les fosses furent creusées, et les officiers de Weimar s'y couchèrent, enveloppés de leurs manteaux. Gœthe avait traité le matin avec un chasseur qui devait lui prêter durant trois nuits consécutives, au prix d'un franc par nuit, une bonne couverture de laine ; il la réclama, la roula autour de son corps, et dormit avec autant de douceur qu'Ulysse sous le manteau d'Eumée.
En se rapprochant avec ses quelques compagnons, ils se retrouvèrent sous une pluie de boulets, qui heureusement tombaient dans la boue, éclaboussant sans blesser personne près d'eux. La canonnade étant extrêmement violente il se souvint de «la fièvre du canon - bruit composé du bourdonnement de la toupie, du clapotage de l'eau et du sifflement de l'oiseau ".
Avançant seul sur son cheval, GŒTHE semblait mépriser le danger, au bastion de La Lune.
Quand celle-ci s'arrêta, le silence qui suivit, les troupes revenant sur leur pas, donna l'étrange impression qu'il ne s’était rien passé, cependant la plus grande consternation se répandit aussitôt.
Valmy et sa bataille éponyme, fut l'aboutissement d'une guerre contre la MONARCHIE, et pour la RÉPUBLIQUE, menée par le peuple français, spontanément dressé contre l'armée prussienne, l'envahisseur démystifié et, pour les valeurs de la République que défendait l'armée révolutionnaire.
Le Moulin de Valmy symbole de la Liberté – telle la victoire de Samothrace. Plusieurs fois abattu mais toujours relevé.
La citation de Goethe sur la colonne de Kellermann "De ce jour et de ce lieu date une nouvelle ère de l'histoire du monde", annonciateur de la future construction de l'Europe et de la Victoire de la démocratie.
A visiter à proximité : le centre historique VALMY 1792 et sa formidable maquette interactive de la Bataille de Valmy
21 septembre 1792
Le 21 septembre 1792 au soir, le château* sera le quartier général du roi de PRUSSE Frédéric Guillaume II et du Duc de Brunswick.
C'est dans un petit salon du château de Hans que fut signée l'armistice , en présence de DANTON – représentant l'État Français, le général DUMOURIEZ, général en chef de l'armée révolutionnaire et le roi de Prusse accompagné du Duc de BRUNSWICK, général en chef de l'armée prussienne.
GOETHE se contenta de bivouaquer avec les soldats dans les jardins du château. L'église proche est intéressante autant dans sa construction que pour les œuvres à l'intérieur, particulièrement une série de vitraux rappelant la bataille de Valmy et la 1ère guerre mondiale.
GOETHE constata que cette région la population était convenablement nourrie et travailleuse. "On n'y trouvait ni vermine, ni auberge misérable, des maisons bâties en maçonnerie et couvertes de tuiles, où régnait une activité suffisante pour vivre confortablement. Les enfants rencontrés se disaient heureux de leur vie et de leur nourriture".
Le 24 septembre, le mauvais temps ne cessait d’accompagner les prussiens, mais la nouvelle de l'armistice confortait les esprits, leur permettant à tous de souffrir et jeûner paisiblement…
Cette situation permit aux Français de parachever l’enveloppement des troupes du roi de Prusse et du duc de Brunswick.
La capitulation du Roi de Prusse au Château de Hans, fut un moment décisif qui a marqué le cours des relations entre la France et la Prusse.
HANS, un village de Champagne inscrit dans l'Histoire.
*L'origine du château remonte au moyen-âge et a toujours appartenu à la même famille. Le salon qui nous concerne se situe dans une aile du château, très petit il ne peut recevoir du public et les propriétaires souhaitent garder l'anonymat .
En route pour Paris ! En quittant GRANDPRÉ, ils campèrent à VAUX-LES-MOURONS.
sur le parcours des vignes dont le raisin n'arrivait pas à mûrir en raison de conditions météorologiques particulièrement désastreuses.
Ils pénètrent en CHAMPAGNE, de "fâcheux renom" (dixit Gœthe), mais qui, pour lui, n'avait pas si mauvaise apparence. Des villages, des vignes et des champs bien tenus, qui en temps ordinaire devaient être agréables, espérant pouvoir se reposer en arrivant vers REIMS et CHÂLONS.
PANNEAU 8 : Rappel d'une des qualités principales de GŒTHE, son regard de poète et de peintre et son goût pour la nature, la sérénité. Son Évocation de VAN DE MEULEN, peintre panoramique de LOUIS XIV.
Les Ponts du recueillement
2 octobre 1792,
Goethe : « A droite, à gauche, sur nos derrières, les français pouvaient nous attaquer ; nous étions, pour ainsi parler, sur le bord du plus grand péril, et la nuit, au lieu de dormir je pensais que si l’adversaire voulait nous surprendre, il n’échapperait ni un rayon de roue, ni un ossement humain ; chacun d’ailleurs voyait bien que, selon la stratégie, nous étions perdus si l’ennemi avait la moindre envie de nous inquiéter et de nous presser ; on finit cependant par se rassurer ; on crut qu’un accord s’était fait entre Dumouriez et le quartier général, et que les négociations s’étaient terminées heureusement en notre faveur ».
L’armée traversa L’Aisne ente Vaux les Mourons et Termes sur deux ponts de bateaux placés spécialement à cet effet. Goethe placé non loin, sur un endroit sablonneux et planté de saules, vit défiler le successivement l’infanterie, la cavalerie et l’artillerie.
Goethe : « Les bataillons passaient muets et désespérés ; tous les visages étaient sombres ; les amis qui se rencontraient s’embrassaient en pleurant. Le Roi de Prusse et le Duc de Brunswick suivis leur état-major, fermait la marche ; tous deux s’arrêtèrent un instant à l’entrée du pont, comme s’il hésitait à faire le pas décisif et ne pouvaient se résoudre à quitter les plaines de Champagne. »
L’armée Prussienne s’installera à Termes et s’étalera au nord jusqu’au bois de la Sarthe.
Au long de leur marche le prince LOUIS tentait de soulager les malheureux malades et de les secourir quelque peu avec son camérier et son cuisinier.
En Route pour Paris - Les troupes du général Dumouriez ferme totalement l'accès à Grandpré et à ce défilé d'une importance stratégique majeur. Dumouriez installera son poste de commandement au Château de Grandpré avant de le céder plus tard au Duc de Brunswick qui en fera à son tour son PC puis un hôpital après la défaite de Valmy.
Le 3 septembre 1792 Dumouriez était à Grandpré le 3 au soir, un détachement, commandé par Stengel, se portait à Saint-Juvin. Dumouriez établit son camp sur le plateau ou, comme il dit dans ses Mémoires, sur le grand amphithéâtre qui s'élève dans la presqu'île comprise entre l'Aire et l'Aisne et que couronnent les bois de Nègremont. L'Aire coulait sur le front du camp et l'Aisne en défendait les derrières. La droite de l'armée s'appuyait au plateau de Marcq et la gauche à Grandpré. La réserve était à mi-côte, à une faible distance de l'Aire, entre la ferme de Barbançon et le petit village de Chevières. Le parc d'artillerie fut installé derrière le camp, à Senuc, à l'extrémité des bois de Nègremont et de la presqu'île. Deux ponts de pierre sur l'Aisne, l'un près de Senuc, l'autre un peu plus bas, à Grandham, facilitaient, le cas échéant, la retraite de l'armée.
Le château de Grandpré fut le siège du quartier général. Il appartenait à Sémonville, ami de Dumouriez. Sa situation sur une hauteur, les deux grosses tours qui le flanquaient, ses larges fossés, ses nombreux communs, le vaste parc qui l'entourait, faisaient de cet édifice un des plus beaux et des plus imposants de l'Ardenne.
Après avoir porté le corps de bataille sur la rive gauche de l'Aire, Dumouriez plaça son avant-garde en demi-cercle depuis le coude que fait la rivière près de Saint-Juvin jusqu'au bois de Bourgogne. L'avant-garde s'étendait ainsi sur une ligne oblique que couvrait le ruisseau de l'Agron et qui passait par Saint-Juvin, Beffu et le Morthomme. Beffu formait le centre de la position ; le Morthomme, la gauche, et Saint-Juvin, la droite. Les troupes de Beffu et du Morthomme pouvaient se retirer par deux ponts sur le village de Chevières ; celles de Saint-Juvin, par deux autres ponts, sur la hauteur de Marcq. Le poste du Morthomme, à la lisière du bois de Bourgogne, dominait la plaine. Il devait être commandé par le créole Miranda.
La Retraite - Arrivée à GRANDPRÉ le 3 octobre, sur un même fond, changement de décor – Le Château transformé en hôpital avec des centaines de malheureux, dépourvus de tout, qu'on ne pouvait pas guérir, ni soulager. L'horreur de devoir passer et les abandonner, contraste saisissant avec le premier passage. Forte pluie empêchant d'avancer correctement, route de plus en plus impraticable. GRANDPRÉ se présentait comme "un théâtre de peste et de mort" (dixit GOETHE). Celui-ci chagrin n'arriva pas le soir à réconforter son entourage, comme il aimait à le faire par ses badinages.
PANNEAU E : GRANDPRÉ transformé en grand théâtre de peste et de mort. Saisissant contraste d'avec leur premier passage à l'aller.
L'armée Prussienne se déplace sous une pluie continue jusqu'à LANDRES pour y établir un campement. GŒTHE s'y rendit à cheval avec quelques compagnons. Sans table, ni chaise, ni banc, ils mangèrent debout ou appuyés. Ils s'établirent non loin de LANDRES, en face de GRANDPRÉ.
Pluie et bourrasques incessantes rendirent ce camp bourbeux et insupportable.
Plus tard il fut appelé "LE CAMP DE LA CROTTE".
La situation de DUMOURIEZ à GRANDPRÉ était forte et favorable devant 2 cols importants «La Croix-aux-Bois» et «Le Chêne Populeux», considérés comme impraticables, ceux-ci se situant à l'entrée de la Forêt d' ARGONNE. Les autrichiens tentèrent, en vain, de l'assaillir, à la première attaque le jeune Prince De LIGNE fut tué.
C'est là que le Général DUMOURIEZ compara ce défilé forestier au combat des THERMOPYLES (en 480av.jc.) que Jules CÉSAR évoque dans sa "Guerre des Gaules".
PANNEAU7 : Rappel d'une météo exécrable. "Le Camp de la Crotte" à LANDRES. La témérité d'un prince royal rendant GŒTHE conciliateur pour éviter une bataille
La Forêt d'ARGONNE – THERMOPYLES - devenue une frontière naturelle par sa densité permettant d'être le refuge de brigands et seulement des forestiers s'y aventuraient car connaissant le terrain ! Arrêt stratégique nécessaire avant de s'aventurer
Le gros des troupes Prussiennes arrive à Buzancy et le campement s'étale sur les hauteurs de Buzancy jusqu'à Sivry-les-Buzancy.
Pour franchir la Meuse, une grande partie des troupes plongera vers DUN sur Meuse et l'autre plus au Sud en direction de Consenvoye.
A voir :
En allant vers BUZANCY, es soldats y trouvèrent des potagers où de beaux légumes poussaient en abondance. GŒTHE fut contrarié de les voir piétiner par les hommes, alors que ceux-ci pouvaient les nourrir. Il rappela aussi la particularité de la construction en retrait, montrant en façade des espaces de verdure, empêchant de rentrer directement dans les maisons. Ces espaces qui existent toujours dans les campagnes argonnaise et lorraine, s'appellent des "USOIRS", on y mettait aussi du fumier ou des instruments aratoires.
Il fut décidé de se reposer à SIVRY-les-BUZANCY.
Avec un petit groupe, GŒTHE s'avança vers une maison campagnarde. Traversant l'usoir ils furent reçus par une famille accueillante dont l'intérieur, qu'il décrit minutieusement, laissait pressentir un certain confort. Il lui fut proposé comme siège, le coffre à sel – place privilégiée offerte aux hôtes de marque – près de la cheminée. C'est de là que notre écrivain assista avec beaucoup d'attention, à la confection "Du Pot-au-Feu" – plat reconnu comme plat traditionnel français, ainsi que sa façon d'être servi, très protocolaire. Invités à la table ils se rassasièrent agréablement et copieusement. Gœthe interrogea ces gens sur leur situation essayant de les rassurer sur le retour des soldats, ceux-ci craignant d'être ruinés. Il leur donna quelques conseils pour la conduite à tenir avec les "trainards"...
L'orage et la pluie redoublaient de violence empêchant de reprendre la route. Ils restèrent au chaud, près de la cheminée, GŒTHE continuant d'observer le déroulement de la vie quotidienne dans cette demeure. Il y remarqua des scènes de famille chaleureuse et de bonne tenue, particulièrement les jeunes enfants.
13 septembre 1792
Installé à Landres et Saint Georges, des coups de feux retentir en provenance d'Imécourt. Une petite troupe s'empressa de se rendre sur place et Goethe insista pour rejoindre ce groupe de reconnaissance.
Proche du village d'IMÉCOURT une rencontre avec des chasseurs tirant des balles vers nous, entraîna le Prince LOUIS-FERDINAND à s'aventurer imprudemment n'écoutant pas son officier, et ce fut GŒTHE qui servit de médiateur et ramena le calme en faisant faire demi-tour au prince. «On voit par là qu'un médiateur est partout bienvenu» dira l'écrivain.
Goethe était en discussion avec le major Von Weyrach lorsque survint le prince Louis-Ferdinand (1772-1806), neveu de Frédéric II, avec une faible escorte. Les Français ne tardèrent pas à se manifester à IMÉCOURT et il fut recommandé au prince d’opérer un demi-tour pour éviter d'aggraver la situation. C'est à Goethe que revint la tâche de faire entendre raison à Louis-Ferdinand, en empêchant de l'exposer imprudemment et inutilement.
« On vient de me faire à l'instant l'honneur de croire que j'ai quelques crédits auprès de votre Altesse, C'est pourquoi je vous prie de m'écouter et favorablement » Ce dernier se rendit compte de la situation et fut assez compréhensif sans que notre écrivain n'ait besoin de trop expliquer.