La route de Goethe en Meuse


LONGWY

N°01 - FACE A LA RÉVOLUTION

Après avoir quitté WEIMAR, traversé MAYENCE, BINGEN  TRÊVES,  GREVENMACHER, GOETHE arrive à  LONGWY, où d'emblée il constate les effets de la révolution dans les affrontements entre les Jacobins et la cohorte d'émigrés, et le comportement quelque peu décalé parmi ceux-ci, des femmes de la noblesse qui suivaient, en regard de la situation tragique qui se présentait.

L'état des routes commençaient aussi à se détériorer en raison des fortes pluies.

 

8 – 1 : C'est en arrivant à LONGWY que Goethe commence à ressentir les effets de la révolution ; guerre entre les nobles et les Jacobins. Les conditions météorologiques  devenant de plus en plus insupportables.

 


Praucourt

n°02 - Le Camp de praucourt

En parallèle au siège de LONGWY, les troupes Prussiennes commencent à se rassembler à PRAUCOURT, petit village situé légèrement en hauteur sur un vaste plateau.

GOETHE aura pour mission de rejoindre les troupes du Duc de Saxe à PRAUCOURT;

La prompte reddition de LONGWY, le 28 août, améliora le moral des troupes et de leurs chefs, qui s'arrêtèrent à PROCOURT pour établir un campement reposant et plus serein, malgré une météo capricieuse et désagréable.

 

- grâce à la reddition de LONGWY arrêt repos à PROCOURT.

 


Châtillon l'abbaye

N°03 - LES EFFETS DE LA RÉVOLUTION

Le camp fut levé le 29. Bien ordonné sous la surveillance du Roi de PRUSSE et du Duc de BRUNSWICK, les troupes avancèrent sur des chemins meilleurs et Goethe quitta sa calèche pour monter seul à cheval, s'échappant ainsi de l'incommodité à suivre la troupe. Ils traversèrent ARRANCY. Là  encore il vit les effets de la révolution française en découvrant l'Abbaye de  CHÂTILLON, en ruines. Propriété ecclésiastique qui avait été vendue par des révolutionnaires. Ses murs éventrés en partie renversés et détruits. Premier indice important de la révolution aux yeux de Goethe. Il s'interrogea également sur le comportement du Roi de  PRUSSE envers le Duc de BRUNSWICK, tous deux rivaux sur la conduite à tenir dans cette bataille, le premier téméraire avançant "telle une comète" et le second plus disposé à observer. Lequel  serait supérieur et  déciderait en cas douteux ? Question qui inquiétait Goethe ; le temps dira plus tard qu'il avait raison.


Pillon

N°04 - campement militaire prussien

De leur campement ils entendaient la canonnade de THIONVILLE, où se trouvait  CHATEAUBRIAND.

 A PILLON ,  GOETHE voit encore les effets de la révolution avec l'Abbaye détruite, démantelée et vendue. Il constate la rivalité à conduire la bataille entre le Roi de PRUSSE et le Duc de BRUNSWVICK – Mauvais présage pour l'écrivain.

 


Damvillers

n° 05 - campement militaire prussien

A  DAMVILLERS, si GOETHE n'a pas réalisé d'écrits,  signalons dans les personnalités natives de la commune le peintre Jules – Sébastien  LEPAGE et sa statue faite par RODIN.

 

Naissance également de : Etienne Maurice GÉRARD, général de NAPOLÉON 1er puis maréchal de France sous LOUIS-PHILIPPE.

 


Haumont

n°06 - LE CHASSEUR ET SA PÉTOIRE

Chasseurs Épisode avec un paysan et sa vieille pétoire pour effrayer les oiseaux dans sa vigne.

 

 


Samogneux

N°07 - UNE JEUNE FILLE EGARÉE

Une jeune fille égarée, rendue à sa famille

La troupe avançait calmement, en bon ordre, GOETHE était entouré de quelques personnes qui suivaient l'armée et formaient une petite société autour de l'écrivain.

Se dirigeant vers VERDUN, ils firent une rencontre agréable. Un jeune garçon dans sa charrette cachait une jeune fille voulant se sauver à l'écart chez des amis plus éloignés et, ils se retrouvèrent entourés de nombreux cavaliers, car il s'était jetés dans "la gueule du loup" en se trompant de direction. Après avoir assuré à la jeune personne qu'elle ferait bien de s'en retourner , le commandant la ramena, rassurée, 2 hussards à ses côtés vers son lieu de domicile à SAMOGNEUX où la troupe fut applaudie.

 

 


Bras-sur-Meuse

N°08 - lA tHÉORIE DES COULEURS

La troupe s'approchant de VERDUN établit son campement près du village actuel de BRAS-sur/MEUSE. C'est là que GOETHE près d'un bassin en entonnoir évoque la théorie des Couleurs et son traité d'Optique.

 

Il trouve agréable la situation géographique de la ville de VERDUN, entourée de prairies et traversée par la MEUSE.

 

GOETHE regardant, d'un regard circulaire, les troupes autour de lui installer leur campement, il vit quelques soldats auprès d'un bassin, éboulis en forme d'entonnoir, plein d'une eau transparente avec d'innombrables petits poissons qu'ils pêchaient avec des lignes improvisées...GOETHE remarqua dans leurs mouvements des changements de couleurs, l'explication vint en voyant, tombé dans cet entonnoir, un débris de poterie qui présentait de belles couleurs prismatiques, se montrant bleue et violette sur un bord et rouge et jaune sur le bord opposé.

Cette expérience s'inscrira dans son traité sur la "Théorie des Couleurs"

 


Belleville-sur-Meuse

N°09 - Siège de verdun

Les bombardements commencèrent à minuit et bientôt embrasèrent un quartier de la ville.

Pendant ce temps GOETHE qui rencontra le Prince de REUSS XI , s'entretena de la doctrine des couleurs, tout à son observation du matin à Bras-sur-Meuse, sans se laisse troubler par les boulets et les globes de feu.

Plus loin ce fut une observation et une confusion en apercevant sur un muret blanchâtre une bordure vert clair, tout pareil au jaspe… mais vu de près ce n'était que du pain moisi, que les soldats avaient collé au mur car immangeable !

Le matin du 31 août le Duc de WEIMAR lui présenta l'aventureux "GROTHAUS", officier prussien dont GOETHE avait fait la connaissance à WEIMAR en 1779. Celui-ci fut chargé de porter à  VERDUN une sommation, accompagné d'un trompette-major. Cette mission mérite d'être rapportée :

 

«GROTHAUS avançait à cheval par la grand-route, le trompette devant lui et 2 hussards derrière lui. Les gens de VERDUN, des sans-culottes, lui tirèrent des coups de canon ; on attacha un mouchoir blanc à la trompette, en donnant l'ordre de sonner plus fort. Un détachement vint le chercher et le conduit seul, les yeux bandés ; ses discours ne produiront aucun effet, car il reçut un refus de se soumettre.

 


Verdun

N°10 - la chute de verdun

Après 3 jours de siège la ville se rendit, le commandant BEAUREPAIRE voyant sa ville brûlait par endroit, et, c 'est aussi sous la pression des bourgeois aux abois,, Ce geste l'amena à se suicider dans un exemple de dévouement envers sa patrie.

Conquête rapide de VERDUN, laissant penser aux troupes que la suite serait de même.

Pendant que l'écrivain est encore tout à sa Théorie des Couleurs, à VERDUN le Commandant BEAUREPAIRE signe la reddition de la ville pour épargner sa destruction à la suite de quoi, il se suicida. Ses hommes transportèrent son corps jusqu'à Sainte Menehould où il fut enterré à l'Est au pied de l'église du Château, 

 

Siège rapide laissant présager aux troupes prussiennes que cette guerre serait sans doute courte dans sa durée.

 


Thierville-sur-Meuse

n°11 - Le bivouac

Une fois la ville de Verdun tombée, les troupes s'installèrent tout au long de la route en direction de Paris. A Thierville, au lieu-dit "Jardin Fontaine", Goethe rejoint le bivouac des troupes du Duc de Saxe Weimar. Plus loin, le Duc de Brunswick s'installe à Regret et le Roi de Prusse à Balaycourt. 

C'est au total près de 40.000 hommes qui investissent cette petite vallée de la Scance à l'Ouest de Verdun.

Avant de quitter VERDUN, GŒTHE et ses compagnons firent provision d'une liqueur appelé «Baume Humain» qui ragaillardissait, de même des dragées, spécialité qui existait déjà. La dernière soirée fut festive, réception avec des jeunes filles – à la destinée tragique – tenant d'agréables discours, fleurs et fruits en abondance. Repas copieux.

 

Après quelques repos, direction MALANCOURT.

 


Malancourt

N°12 - HALTE AU PILLAGE !

Ils trouvèrent les caves vides et les cuisines abandonnées dans des maisons que GŒTHE trouva bien rangées et paisibles, regrettant de venir troubler leur tranquillité. C'est là qu'ils apprirent que le roi, fougueux, était parti sans manteau, sans surtout, malgré une pluie épouvantable, obligeant les princes de la famille royale à le suivre en renonçant à tout vêtement propre.

«La guerre est comme une mort anticipée, rendant tous les hommes égaux, abolissant toute propriété, menaçant de fatigue et de dangers les plus augustes personnages», écrira GŒTHE.

PANNEAU  6 : Fin de séjour festif à VERDUN.

 

 Manifestation de la témérité du Roi de Prusse ; déclaration citée plus haut.

La Forêt d'ARGONNE – THERMOPYLES - devenue une frontière naturelle par sa densité permettant d'être le refuge de brigands et seulement  des forestiers s'y aventuraient  car connaissant le terrain ! Arrêt stratégique nécessaire avant de s'aventurer

 


Etain

N°28 - LA RETRAITE ET LA HONTE

Tous, cavaliers et piétons cherchaient à se sauver par n'importe quel chemin, n'importe quel moyen, traversant des prés inondés et des fossés débordants. Certains chevaux dépecés, mettaient en évidence la preuve d'une disette générale.

Un homme, nommé LISEUR, leur servit de guide, dans cette marée humaine. Les attentions de ce guide leur permirent d'arriver jusqu'à la place de la ville d'Etain que notre écrivain trouvait jolie, et d'y trouver une belle maison sur la place du marché. Le maître de maison et sa femme les accueillirent en les saluant respectueusement, mais restant réservés  .

GŒTHE se voyant dans une glace, fut honteux de sa tenue , les cheveux longs et mal coiffés et une barbe inculte lui donnant des airs de sauvage !

Des fenêtres de cette maison GŒTHE voyait une foule très dense, des voitures chargées de bagages, des centaines de chevaux réquisitionnés, se heurtant, se bousculant, des bêtes à cornes.

«C'était comme un torrent qui vient de déborder et qui doit continuer sa course par l'arche étroite d'un pont et dans un lit resserré» écrira-t-il.

Cependant on leur avait préparé un bon repas : Gigot, bon vin, bon pain en abondance. A côté d'un grand tumulte, ce fut un moment de repos admirable dira encore l'écrivain…. Avant de reprendre leur triste chemin du retour.,

 

PANNEAU  H : 

ÉTAIN se présente comme un point stratégique laissant apparaître le revers de cette guerre, par des situations tragiques, où l'homme et l'animal sont liés par une même destinée funeste, où le chacun pour soi devient la règle de conduite, et où la moindre manifestation de charité semble miraculeuse.

Note d'Histoire : A voir en l'Église Saint-Martin,  une piéta du sculpteur LIGIER RICHIER,  vers  1560.

 

ÉTAIN est également la capitale de la POUPÉE, qui a son musée.

 


Spincourt

N°29 - EN ROUTE VERS L'ALLEMAGNE

En arrivant à SPINCOURT, GŒTHE , ses compagnons et  des hussards se mirent en quête de trouver à se loger. L'habile et officieux LISEUR lui procura un abri, en même temps que 2 officiers allemands, aussi GŒTHE se retira dans la "dormeuse" qu'il avait retrouvé, dont le timon,  était tourné cette fois vers l'ALLEMAGNE, et s'endormit bien vite.

Le jour suivant, paru encore plus triste que la veille. Des fourgons fracassés laissaient apparaître des objets, vêtements, dans les prés ou au bord des routes, excitant la convoitise des passants.

Ce cher  LISEUR, leur fit prendre une meilleure route pour arriver à LUXEMBOURG et le conduit à ARLON où il avait de la famille qui les accueillit tous avec affabilité et de bonnes manières. Ils tombèrent également sur deux voitures hautes et longues, la curiosité les incita à demander ce que c’était. Réponse : c’était dans ces voitures que l'on fabriquait de faux assignats  pour les émigrés.

 

Très  surpris ils purent continuer la route d'ARLON, jusqu'à LUXEMBOURG par une excellente chaussée, sans être arrêtés ou questionnés.

 


Consenvoye

N°26 - La traversÉe de la meuse

Quittant BUZANCY, sortie des dangers les plus prenants, la troupe remonta la rive gauche de la Meuse puis franchit celle-ci pour prendre la route des PAYS-BAS  qui mène à VERDUN .

Arrivée dans la vallée de la Meuse, à CONSENVOYE, un campement fut installé. Le malaise et la souffrance étaient au comble ; les tentes trempées, la faim tenaillant avec la fatigue, dormir fut le meilleur soporifique.

A VERDUN on pensait retrouver cette ville avec le même accueil qu'à l'aller et ainsi reprendre des forces. Malheureusement il n'en fut rien, il a fallu repartir presqu'aussitôt.

Entre temps, la "dormeuse" du Duc arriva, elle avait recueilli un jeune gentilhomme du régiment, ainsi que le valet de chambre du Duc, malades tous les deux, le prince les ayant sauvé du lazaret de GRANDPRÉ et le camérier WAGNER chargé de les soigner, il offrit à GŒTHE, une 4ème place, qu'il prit sans hésitation.

 

Note d'Histoire : C’est au cimetière allemand de ce village que le président français François MITTERAND, et le chancelier allemand  Helmut KHOL, se sont rencontrés le 22 décembre 1984.